mardi 13 décembre 2011

La Tapisserie de Bayeux

Bayeux est une charmante petite ville calvadosienne, traversée par le cours de l’Aure. Epargnée par les bombes et autres armes, tout comme le restant de la ville lors de la Bataille de Normandie, la cathédrale gothique Notre-Dame, bien qu’elle se soit trouvée au centre des combats entre Alliés et Allemands, a été le symbole de l’évêché et du vicomté qu’on y trouvait jusqu’au milieu du XVIIIème siècle. 


Mais si vous passez à Bayeux, vous ne devez absolument pas manquer ce qui la spécifie tout particulièrement : la tapisserie. La Tapisserie de Bayeux, également appelée Tapisserie de la Reine Mathilde, est l’un des plus beaux trésors que la Normandie peut être fière d’exhiber au grand public. Pour les historiens et autres amoureux de l’Histoire, c’est un témoignage très important en ce qui concerne les évènements militaires survenus entre la Normandie et l’Angleterre au XIème siècle. C’est une ressource documentaire richissime dans la mesure où elle permet de renseigner sur les costumes de l’époque, les lieux, les navires, les conditions de vie… 


En effet, cette broderie narre en partie avec humilité et simplicité la conquête normande de l’Angleterre menée en 1066 par le Duc de Normandie de l’époque, Guillaume Le Conquérant.


Elle dévoile le déroulement de la Bataille de Hastings et l’issue qui permit à Guillaume d’être couronné Roi d’Angleterre. L’œuvre brodée par des moines dans le Sud de l’Angleterre aurait été commandée par Odon de Bayeux, le demi-frère de Guillaume Le Conquérant. Lui aussi a participé à la décisive Bataille de Hastings. On le voit sur la Tapisserie échanger une épée contre une masse. A ce moment précis, il donnait des ordres avec son bâton. Lui était aussi bien soldat que conseiller.


La toile en elle-même mesure 70m de long et 50 cm de haut et est faite de lin. Elle est plus longue que haute. Des légendes figurent en-dessous des images faites de laine. Elles ont été écrites en latin bien évidemment, la langue française s’officialisant près de 5 siècles après. Conservée dans la collection de la cathédrale de Bayeux jusqu’au XVIIIème, la tapisserie sera ensuite entreposée dans un musée. L’UNESCO l’a inscrite en 2007 au registre « Mémoire du Monde ».

La conquête normande de l’Angleterre ne s’est pas faite en un jour. Elle nécessita une ample préparation et l’ouverture de négociations pour Guillaume Le Conquérant avec d’autres barons normands ainsi que des forces extérieures (Bretons, Flamands…). Une fois réunis, les quelques 7000 soldats, il fallut attendre le retour de la mer calme parce qu’elle était en proie aux tempêtes. Les conquérants purent ensuite débarquer dans le Sussex. Arrivés à Hastings, les Normands se jetèrent dans la bataille qui les opposait aux Anglais. La ligne de défense britannique fut enfoncée, et le Roi anglais Harold tué, l’armée s’enfuit. Guillaume accède au trône le 14 octobre 1066. La charge qu’il lui incombe est de tenir son royaume.   

Pour la voir, il faut s’adapter aux horaires qui dépendent de la saison. Des audioguides en 11 langues sont disponibles et facilitent la compréhension de la chronologie des évènements. Pour la dernière visite, il faut venir 45 minutes avant la fermeture si on souhaite voir la tapisserie. Si on désire visiter les salles d’expositions, de l’audiovisuel et de la tapisserie, il faudra se présenter au moins 1h10 avant la fermeture.

mardi 6 décembre 2011

Provence


La Provence est une zone géographique riche qui a apporté beaucoup au reste de la France. Elle lui a apporté sa touche personnelle : son tempérament méditerranéen. Elle constitue le Sud-Est français, en s’ouvrant directement sur le Mare nostrum. Située entre le Rhône et l’Italie, elle se positionne en face de la Corse. Pour rester dans l’exactitude topographique, on se doit de préciser que la Provence est une délimitation esquissée. Elle n’est pas une région. La région correspondant à ces frontières serait celle de la Provence-Alpes-Côte d’Azur. 

La PACA (la Provence-Alpes-Côte d’Azur) est une région offrant une variété de paysages et de cultures inimaginables. On trouve aussi bien la fameuse Côte d’Azur et ses littoraux très fréquentés que les Alpes à une heure de là. En effet, on trouve des stations de ski à 1h de la mer, ce qui démontre bien la diversité géologique du territoire. Parmi les plus célèbres, on peut rappeler « Chamonix », « les Alpes d’Huez »… 


Le Mont Blanc, dont le sommet culmine à 4810 mètres d’altitude, attire les curieux et les alpinistes professionnels. Il se trouve au milieu d’une incessante querelle pour savoir sur le territoire de quel pays (la France et l’Italie) il se situe.

Si, en revanche, on considère la Provence en tant que telle, cela signifie que l’on met de côté les Alpes pour ne garder que les plaines, les fleuves et les marais. La Provence cultive une terre pleine de cultures. On peut exploiter à cette occasion la polyphonie du mot « cultures » au maximum. En jetant un coup d’œil de part et d’autre des routes provençales, on aperçoit probablement des vignes ou des oliviers. Le Cabernet-Sauvignon et le Châteauneuf du Pape rejoignent la liste des vins français jouissant d’une bonne renommée. Quant à l’huile, on l’utilise pour les savons, les crêmes ou même les plats. On ne peut pas manquer non plus les champs de lavande dont les étendues ne connaissent pas de fin. 


La lavande sert à la fabrication de parfums et de savons. Puis, discrètement, au pied d’un arbre, sur un sol calcaire, on trouve des truffes. Catégorisés entre les champignons et les pommes de terre, on les appelle les « Diamants noirs ». Les truffes doivent leur surnom à leur couleur, leur rareté et leur prix onéreux quand elles sont vendues sur le marché. On trouve effectivement des marchés aux truffes dans le Vaucluse. 


En ce qui concerne les cultures dans le sens des coutumes et des traditions, on doit souligner qu’étant méditerranéenne, la Provence, en plus d’utiliser presque systématiquement l’huile d’olive, mange beaucoup de légumes et de poissons. Ces plats les plus réputés et les plus imités sont la Bouillabaisse, la Ratatouille et la Daube provençale. Le Pastis (boisson alcoolisée à base d’anis) est également l’une des spécialités de la Provence. 


Dans la catégorie « divertissement », on trouve la pétanque. Il s’agit d’un jeu très ancien, importé à Lyon et Marseille du temps des conquêtes romaines. Noble au début, il a fini par se populariser grâce à la Révolution Française. Le jeu consiste à approcher le plus possible des boules à un cochonnet. La pétanque est au Sud-Est ce qu’est le rugby au Sud-Ouest.


Etant très pittoresque, la Provence a été la source d’inspiration pour de grands peintres naturalistes, impressionnistes… à la fin du XIXème siècle. On peut citer Cézanne, un provençal mais également Gauguin, Van Gogh, Matisse…


Cézanne est né en 1839 à Aix-en-Provence. Aix est proche de Marseille et est considérée ville d’art et de culture. Cette ville d’eau aux 17 fontaines accueille régulièrement le Festival de la Musique. La composante musicale est très liée à la région. N’oublions pas que les premiers à avoir composé, joué et chanté en Provence ont été les troubadours. Après le Moyen-Âge, des villes comme Avignon ou Arles sont restés avec le même esprit, même si ce n’est plus en provençal que l’on chante. 


Outre les superbes palais-forteresses qu’ont laissés les papes au XIVème siècle, Avignon est restée la capitale du spectacle. Elle est l’hôte du Festival du théâtre, créé en 1947. Le fait de trouver continuellement des spectacles de rue et des places constamment animées rend la ville très festive. La Provence utilise à bon escient le patrimoine culturelle légué par les générations précédentes. Orange est très connue pour son théâtre antique. Il a été construit par Auguste au Ier siècle de notre ère et on y voit y évoluer des chanteurs d’opéra par exemple. 


La Provence, à travers ces monuments inscrits au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, c’est aussi d’autres cultures. A Arles, ville de l’ancienne Gaule Cisalpine, on voit des corridas se dérouler, exceptionnellement autorisées dans quelques villes.


En s’approchant de la Côte d’Azur, on s’approche des rivages très prisés, très luxueux. Cannes et Saint-Tropez sont deux exemples parmi tant d’autres. Cannes est connue pour héberger des festivals du monde entier, et spécialement le Festival International du Film. Avec ces quatre casinos, la ville de la croisette ne longe plus le petit village de pêcheurs que Cannes était jadis. Saint-Tropez est devenue une capitale touristique internationale avec ses charmantes ruelles fleuries, ses plages et ses yachts gigantesques.



En passant en Provence, il faut s’arrêter dans quelques points stratégiques. A Nîmes, il faut au moins voir l’arène et la Maison carrée ;


à Aigues-Mortes, il faut longer les murailles de cette cité médiévale entourée d’eau très bien conservée. 


En longeant le Rhône, on débouche sur le delta de ce même fleuve. On appelle cette zone la Camargue. Très célèbre en France pour ses marais et ses plans d’eau salée, elle présente un écosystème particulier. On trouve des plantes comme la saladelle, capables de supporter aussi bien l’eau douce que l’eau salée. C’est aussi une grande réserve de chevaux et de taureaux que l’on élève pour les évènements culturels, par exemple. On y trouve également des rizières et des exploitations de sel (marais salants).