mardi 15 novembre 2011

Le Mont-Saint-Michel, Manche, Basse-Normandie


Le Mont-Saint-Michel est assimilé – dans le Nord Ouest français – à la huitième merveille du monde. Même s’il s’agit là d’une vision légèrement chauvine, il n’en démérite pas moins de sa réputation. C’est le site le plus fréquenté en Normandie et le plus visité en France après l’Île-de-France. On recense chaque année environ 3 millions de visiteurs. En été, jusqu’à 20000 touristes se déplacent pour gravir les marches du Mont-Saint-Michel. On vient y admirer la prouesse architecturale et naturelle que l’Homme a entrepris de réaliser, dès le VIIIème siècle après J.C. On y contemple aussi bien le rocher, sur lequel culmine l’abbaye, classée Monument historique et figurant sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, que la Baie dont les eaux viennent épouser les remparts quand elles montent. Là on y trouve les plus grandes marées d’Europe, et probablement les plus dangereuses. Selon les Normands, la mer revient à la vitesse d’un cheval au galop, mais en vérité, elle monte à la vitesse d’un homme qui marche (c’est-à-dire jusqu’à 6 km/h, ce qui est déjà très rapide). Les voyageurs imprudents et inexpérimentés qui s’aventurent dans la traversée à pieds de la Baie sont exposés à deux risques principaux : la marée montante, qui peu à tout moment les encercler et les piéger (ce qui vaut une intervention de l’assistance par hélicoptère), et puis un enlisement dans les sables mouvants. C’est la raison pour laquelle il est très souhaitable de traverser la Baie accompagné d’un guide. La Baie est, elle-aussi, inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle fait l’objet d’un phénomène naturel appelé mascaret. C’est une vague déferlante très large qui a une longue portée, qui résulte de la rencontre du flux de la marée et du courant du fleuve. L’eau de mer remonte alors le fleuve et se loge assez loin dans les terres. C’est un phénomène peu connu parce que peu visible : il n’apparait que pendant les périodes d’équinoxe (c’est-à-dire deux fois par an, vers mars et septembre). Cependant on peut le voir le long de la Gironde, de la Seine-Maritime et sur les rives du Morbihan, où il ravit les surfeurs et kayakistes. 



Autour de cette Baie, on trouve une vaste étendue de prés, connus pour offrir aux moutons le sel qui leur confèrera une fois cuits un goût si spécifique. Ce goût salé qu’on y trouve est dû à l’herbe, qui, recouverte par les eaux lors des grandes marées, garde en son sein le sel de mer. Le rocher en lui-même est bien conservé. La première construction qu’il a accueillie remonte avant l’An Mil : Saint Aubert, évêque d’Avranches, fit construire en 708 après J.C. une église préromane. A partir de ce moment-là, le rocher subira des transformations, des agrandissements, des enrichissements. La même église deviendra en 966 l’abbaye bénédictine que nous connaissons aujourd’hui. Ensuite, on ne fit qu’édifier des bâtiments conventuels romans jusqu’au XIIIème siècle où un ensemble gothique put être érigé grâce à une donation du roi de France Philippe Auguste qu’il alloua suite à la conquête de la Normandie. Au XIVème siècle, l’abbaye fut équipée de protection militaire. Ainsi elle résista pendant la Guerre de Cent Ans à un siège de 30 ans. Les derniers siècles se sont caractérisés par la poursuite de la construction des logis abbatiaux, de la conversion de l’abbaye en prison de la Révolution pendant le Second Empire et depuis 1874, de la concession de l’abbaye au service des Monuments Historiques.


Pour vous rendre aux portes du rocher, à l’extrémité Ouest de la Basse-Normandie, vous pouvez arriver par voies terrestres : en voiture par exemple. Il faudra néanmoins la laisser sur le parking payant en contrebas et finir les quelques centaines de mètres à pieds, l’accès aux remparts n’étant réservé qu’aux riverains. Vous pouvez également y arriver grâce au train. La gare Mont-Saint-Michel dessert la zone concernée. Pourquoi ne pas faire une promenade agréable, en famille ou entre amis, accompagnés d’un guide, pieds nus sur la plage, sous le fameux soleil normand. 



A marée basse, il est possible de traverser la Baie, parcourant ainsi une dizaine de kilomètres. En arrivant, vous vous heurterez probablement à une foule de touristes, aussi enchantés que vous. Les maisons traditionnelles à pans de bois et les nombreuses boutiques, adossées aux remparts ou au rocher lui-même, vous escortent dans une rue étroite, continuellement en pente, et vous incitent à vous égarer en flânant dans les ruelles. 



Vous pouvez entrer dans le Musée historique. Il retrace les 1000 ans d’histoire du Mont-Saint-Michel, son architecture… D’autres musées proposent des reconstitutions historiques, des explications sur les marées, des précisions sur le périscope du XIXème siècle (qui permit de mesurer l’étendue de la Baie). En continuant à monter pour rejoindre le sommet, vous passerez à côté de l’église paroissiale Saint-Pierre. 



Faîtes-y un tour. En y ressortant, aboutissez à votre pèlerinage en entrant dans l’Abbaye du Mont-Saint-Michel (sur laquelle on voit l’archange Saint-Michel couronnant la flèche). Quand vous redescendrez, vous ferez probablement une halte dans une des innombrables boutiques, pour acheter un souvenir et le ramenez d’où vous venez. Le cuivre, les poteries et les faïences sont les spécialités de ces boutiques.




Après une belle promenade et bon nombre de marches gravies, une pause pour déjeuner ou diner, voire pour dormir, s’impose. La Mère Poulard et l’Auberge Saint Pierre pourront vous dresser une table et vous faire goûter l’Omelette traditionnelle, le gigot d’agneau, les poissons de la Baie et autres produits du terroir comme les fruits de mer. Pour dormir, l’Hôtel de la Croix Blanche, le Mouton Blanc ou le Saint Aubert Hôtel se chargeront de préparer vos chambres et vos lits.


(les photos, en grande majorité, sont d'Antonio Jesús Vargas Suárez)

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